Démarche plasticienne

Photographe-plasticien, Francois Delebecque cherche à structurer son intime à travers une approche éclectique et transverse de l’art. Les premiers travaux évoquent l’origine et la construction de soi :  Ces Plis là (1978), Gorilles (1980), Phares (1990-1993).

Lorsqu’il se tourne vers la nature, «souple» (1979) ou «nocturne» (2011), il poursuit sa genèse en approfondissant les rapports de l’homme avec son environnement. Il en extrait des motifs récurrents dans toute son œuvre : une nature détournée, composée, contrainte.

D’abord suggéré et magnifié, le corps devient ensuite omniprésent dans l’œuvre de François Delebecque. Modèles féminins ou autoportraits, nu formel ou mises en scène décalées, le corps aborde le jeu de l’identité et des rapports de force en y intégrant la notion de distanciation.

Malléable, désarticulée, parfois emprisonnée, l’enveloppe corporelle devient introspection humaniste. Pudique tout en cherchant une évidente frontalité, François Delebecque joue aussi sur la différenciation de l’identité sexuelle. Source d’onirisme ou de douce brutalité, ses corps nus peuvent être montrés comme s’ils étaient vêtus et arborer l’étendard de l’humour.

Ses photographies sont conçues en séries. Leurs croquis préparatoires traduisent une pratique académique de la photographie, sous-jacente tant dans la facture que dans les genres abordés. Ce socle classique soutient un univers où règne une dualité entre élévation des sens et rugosité du réel, réalité onirique et sensibilité proche de la Sehnsucht allemande.

François Delebecque complète sa démarche photographique en construisant des sculptures en acier et en fer à béton : machines aux attractions étranges, hublots, cages, chariots monumentaux. Il réalise aussi des courts-métrages narratifs.